« On a manqué de fermeté au nom
d’une tolérance qui n’est rien d’autre que de la lâcheté »
Venu à la rencontre des
Saint-Germanois, le général (2S) Bertrand Soubelet,
vice-président du mouvement Objectif France a fait salle comble.
Elus locaux, mais également sympathisants de toutes les Yvelines se
sont déplacés à St-Germain pour échanger avec lui. Retour sur
quelques paroles fortes.
On le sait courtois, n’élevant jamais
le ton. Mais cette bienséance n’empêche pas le général Soubelet de
tenir des propos sans concession. Ce samedi 7 avril, il est allé à
la rencontre des habitants de Saint-Germain-en-Laye, pour les
écouter mais également pour transmettre quelques messages clefs.
« J’avais dit que jamais de ma
vie je ne ferais de politique ». Au service de la France
pendant 35 ans comme officier de gendarmerie, le général Soubelet a
fréquenté de près ceux qui nous gouvernent. « Je sais comment
fonctionnent les politiques, ils suivent leurs ambitions
personnelles, obéissent aux règles du parti. Quand j’étais numéro
3 de la gendarmerie, j’ai côtoyé des élus, des ministres, des
présidents… J’ai vu comment certaines décisions importantes ont été
prises en dépit des intérêts du pays. »
Aujourd’hui c’est pourtant comme
vice-président d’un parti politique, « Objectif France », créé par
Rafik Smati que le Général Soubelet, sillonne la France, à la
rencontre de ses concitoyens. « L’ADN de notre mouvement c’est
d’écouter les Français, ne pas leur assener des vérités comme le
font tous les autres partis. Quand on prête attention aux sujets qui
les préoccupent, on se rend compte qu’ils sont plein de pragmatisme
et de bon sens. » Or c’est peut-être cela qui manque le plus à
nos gouvernants depuis quelques décennies : le pragmatisme et le bon
sens. Le général Soubelet souligne également l’importance d’incarner
un discours. « Je ne fais pas partie de ceux qui « disent » et
qui ne font pas ce qu’ils disent. Il est indispensable qu’il y ait
une cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait. Or cette
cohérence n’existe pas dans notre pays. »
L’homme qui s’était juré de ne jamais
faire de politique et qui pourrait profiter aujourd’hui d’une
paisible retraite au pays basque ou simplement se contenter de gérer
l’entreprise de 22 personnes qu’il a créé, est donc entré dans
l’arène politique. Avec l’objectif de faire de la politique
autrement, dans un esprit oblatif, un esprit de « service ».
Le souhait de Bertrand Soubelet :
être utile à son pays. « Le jour où j’ai écrit mon premier livre
-qui m’a valu d’être débarqué par le Président de la République-
j’ai eu impression d’être utile à mon pays. Je l’ai fait parce que
j’étais convaincu que la vision que j’étais en mesure d’exposer aux
Français sur les maux de notre société pouvait apporter des éléments
intéressants au débat. »
La vérité est toujours bonne
à dire
Dire la vérité, c’est le fil rouge de
l’engagement de Bertrand Soubelet. En 2013, auditionné par
l’Assemblée nationale, il a tenu des propos lucides, des propos de
vérité. Cela lui a valu d’être écarté de toutes ses responsabilités
par le gouvernement Valls. « Si on ne peut pas dire la vérité
quand on est appelé à parler devant les représentants du peuple je
me demande si on est encore en démocratie ». L’ancien militaire
n’a aucun regret : j’assume ce que je suis, j’assume ce que j’ai
dit. Il serait temps que dans notre pays tous les hommes politiques
en fassent autant. Le sens de l’engagement, la capacité à assumer
ses responsabilités, à ne pas changer d’avis en permanence, au gré
de ce que dit l’opinion publique, c’est ce qui manque le plus parmi
nos gouvernants ». S’il devait choisir un modèle en politique,
le vice-président d’Objectif France opterait pour Nelson Mandela. Un
homme qui après 27 ans de captivité a tendu la main aux adversaires
d’hier, sans rancune ni regret. « Dans son magnifique livre, ‘un
long chemin ver la liberté’ il distingue deux catégories de
dirigeants, ceux qui sont versatiles et ceux qui ont une vision, qui
sont constants, habités par le sens de l’honneur. » Ceux-là,
hélas, sont trop rares à s’engager en politique.
Car il est souvent plus facile d’être
versatile, de se mentir à soi-même et de mentir aux autres que de
tenir un discours authentique. « Notre pays est en grand danger.
Des signaux faibles se manifestent tous les jours, mais ils ne sont
pas pris en compte. J’ai tiré la sonnette d’alarme auprès d’un
certain nombre de ministres… Beaucoup d’hommes et de femmes
politiques n’ont pas envie d’accepter la réalité car elle ne
correspond pas à ce qu’ils souhaiteraient. »
Parmi ces illusions ce fameux rêve du
« vivre ensemble », de l’universalisme béat, qui loin de créer des
ponts, de la fraternité, a laissé émerger des communautarismes
sectaires. « Quand des migrants arrivent, ils ne viennent pas en
France. Ils viennent rejoindre une partie de leur communauté qui est
en France. Ce n’est pas pareil ! Que fait-on contre cela ? Rien ! »
Entrer en résistance
A force de détourner les yeux et de
ne pas réagir on laisse le champ libre à ceux qui portent un projet
de société susceptible d‘entraîner l’implosion de notre pays. Les
gouvernants préfèrent faire la politique de l’autruche, retardent le
moment de prendre les mesures adéquates. Une lâcheté que la France
risque de payer très cher. Face à cette lâcheté le général Soubelet
nous appelle à « entrer en résistance ». « Un jour, un sursaut,
un soulèvement national se produira. Les Français en auront marre.
Je souhaiterais que l’Etat réagisse et prenne ses responsabilités
avant que les Français se sentent dans l’obligation de se défendre
eux-mêmes parce que l’Etat n’assure plus leur sécurité. Nous n’en
prenons hélas pas le chemin. »
Cet esprit de résistance, rien mieux
que la mort tragique du colonel Beltrame ne saurait l’illustrer. « J’ai
connu Arnaud, confie le général Soubelet. Son choix
laissera une trace dans le cœur de beaucoup de Français. Il
contribue à tuer l’indifférence et le déni dans lesquels nous vivons
depuis très longtemps déjà. »
Entrer en résistance, chacun d’entre
nous peut le faire à sa manière, en réagissant sur les forums, en
interpelant les politiques, en ne laissant pas l’injustice se
perpétuer dans l’indifférence, en s’indignant à bon escient. Que
penser de ce magistrat qui a ordonné la garde à vue de 3
légionnaires en goguette ayant porté secours à une jeune femme qui
venait de se faire dérober son sac ? Comment se fait-il que l’Etat
ne prenne pas ses responsabilités en désavouant certains magistrats
qui agissent non en fonction du droit mais en fonction de leurs
convictions et opinions. Dans quel pays vivons-nous si prendre la
défense d’une femme attaquée est passible d’une sanction ? Les
exemples montrant que notre pays tolère de plus en plus l’incivisme
et laisse détruire les valeurs qui le fondent ne manquent pas.
Récemment dans le Cher, des responsables d’associations cultuelles
musulmanes ont refusé de serrer la main de la préfète, bafouant
ainsi à la fois la dignité des femmes et celle de l’Etat. Les
autorités ont-elles réagi ? Nullement. « Les bras m’en tombent
quand je vois que l’Etat se laisse ainsi humilier. C’est de la
démission ».
Sa conviction : depuis plus de 30 ans
« on a manqué de fermeté au nom d’une « tolérance » qui n’est,
en fait, rien d’autre que de la lâcheté ».
Des solutions qui ne peuvent
plus être remises au lendemain
Faire ce constat c’est bien, mais
quelles solutions propose Objectif France demande l’assistance. La
première, que le général développe dans son dernier ouvrage (1),
c’est de rétablir sans plus tarder un socle d’ordre et d’autorité et
mettre en place les conditions pour que la liberté et la sécurité
des citoyens et du territoire soient assurés. « Je vais annoncer
dans un proche avenir une série de mesures à prendre d’urgence »
explique le vice-Président d’Objectif France. Des mesures
courageuses dont il promet qu’elles risquent de faire des vagues !
Car elles ne suivent ni le consensus mou, ni la dictature de
l’opinion. Loin, bien loin des propositions que font un certain
nombre d’homme politiques. « Personne ne veut prendre le risque
de déplaire. Je suis désolé, mais quand on est un élu responsable il
faut savoir prendre des décisions qui vont dans l’intérêt général et
le bien commun, dussent-elles ne pas être conformes à l’opinion
publique. » Or beaucoup d’hommes et de femmes politiques, même
dans le camp de la droite proposent des mesures qui sonnent bien,
qui semblent martiales, qui vont séduire une partie de leur
électorat, mais qui sont tout simplement impossibles à mettre en
œuvre. « Moi ce qui m’intéresse ce sont les décisions qui
permettent d’avancer et pas les annonces qui vont plaire mais
n’auront pas de de réalité concrète. L’effet d’annonce,
l’incantation, c’est de la communication, ce n’est pas de la
politique. »
Objectif France refuse de s’adresser
à un électorat », de « flatter » une partie de la population pour la
séduire. « On s’adresse à tous les Français quel que soit leur
bord politique, y compris ceux qui ont voté pour l’extrême gauche ou
l’extrême droite car ils en avaient ras-le-bol. »
Autre impératif : ne pas laisser les
bien-pensants nous faire taire et nous demander de nous repentir
sans cesse. « Nous ne devons rien à personne et nous ne devons
avoir peur de personne ». Nous devons également retrouver la
fierté d’être Français.
« Plus
j’avance plus je me dis que j’ai un fond révolutionnaire » |